La narration intime

 

En plus de ces rêves-à-faire, les membres du Corps du texte résolurent de noter des souvenirs, imaginaires ou non, afin d'axer leur performance sur le rapport des individus avec ce qu'on pourrait appeler leur narration intime : à savoir, leur manière de se représenter leur vie, de fabriquer leurs souvenirs, de comprendre leurs rêves.Ces souvenirs faisaient écho à d'autres, imprimés par Sandrine Martin sur des tissus flottant et installés dans le lieu de la performance. Le public présent pouvait les lire, les traverser, ou passer à côté, chacun de ces modes d'appréhension étant celui d'un rapport possible au souvenir. Le média photographique, utilisé par Théophane Lumineau, achevait d’illustrer le rapport entre souvenir et traces.La performance dura 45 minutes, durant lesquelles un texte (ou plutôt des textes) furent écrits sur une large bande de papier qui courait à même le sol. Ce texte évoquait la performance en cours, en répétait des phrases ou des mots, comportait des collages, et jouait sur une certaine puissance de l'écriture, celle de faire ressortir le temps, de l'extraire de son éprouvement quotidien. Ainsi, avec cette performance, du souvenir au rêve-à-faire, de l'écriture chronométrée à la lecture, aucune place pour l'éternité, mais un sentiment fort de l’écoulement du temps, et de l'indexion de l'être humain à son passage.

 

 

 

 

Les journées portes ouvertes